Mona Lisa a rajeuni grâce à une opération plastique, mais ce n’est pas ce que vous croyez

Oui, vous l’avez bien reconnue. Sous ces traits de plastique, ce regard noir mais vide et ce sourire jovial en demi-lune, il s’agit de la célébrissime Mona Lisa. La voici représentée quelque peu guindée, des doigts en moins et le cheveu durci, mais la voici tout de même.

C’est l’artiste français Pierre-Adrien Sollier qui l’a ainsi reproduite en peinture.

Cet artiste fait partie du courant dit « geek art ». Les artistes de ce courant créent des œuvres qui jouent avec les symboles de l’art et de la pop culture geek. Pierre-Adrien Sollier, lui, repeint des tableaux iconiques de l’Histoire de l’art en remplaçant leurs protagonistes par des figurines Playmobil.

Le droit d’auteur n’interdit pas de tels détournements et peut même les protéger. En effet, la Cour d’Appel de Paris a jugé, le 30 septembre 2022, que la Joconde Playmobil de Pierre-André Sollier était une œuvre de l’esprit originale, protégée comme telle par le droit d’auteur.

C’est un autre artiste, du courant de l’« appropriationnisme », dont l’un des plus célèbres représentants est Jeff Koons, qui contestait la protection de cette œuvre par le droit d’auteur. Cela lui aurait bien servi. En effet, il avait repris, sans autorisation, la Joconde Playmobil de Pierre-André Sollier pour l’intégrer à une de ses œuvres et voulait éviter d’être condamné pour contrefaçon.

Nous vous proposons de lire les arguments qui ont permis à Monsieur Sollier de démontrer à la Cour que sa Joconde est bien originale :

« cette originalité procède d’une réinterprétation humoristique, espiègle et nostalgique de la figure mythique de [la Joconde] de Léonard de Vinci en y associant un traitement décalé, par la rencontre poétique avec le personnage enfantin du Playmobil, revisité pour l’occasion afin de le transposer et le confronter aux codes du début du XVIe siècle, ce voyage inopiné dans l’imaginaire conférant au tableau un caractère éminemment personnel, ainsi que des caractéristiques qu’il expose et détaille dans ses écritures tels les proportions du personnage peint, la position de la tête, des bras et des mains, la forme de la coiffure, la stylisation du corsage et des vêtements, la représentation de la jupe, de couleurs, des jeux de lumière et du fond paysager stylisé ».

Qu’en pensez-vous ? Il est vrai qu’elle nous fait voyager cette Joconde. Moins mystérieuse que celle de Léonard, elle nous rappelle l’époque où nous évoluions dans des mondes imaginaires habités par des êtres de plastiques, mousses et bois colorés.

Pierre-André Sollier n’était pas le premier à avoir eu l’idée de reproduire la Joconde de Léonard de Vinci sous forme de Playmobil : vous pouvez également la voir ainsi dans le livre Playmobil, le tour du monde par Richard Unglik.

Cependant, cela ne retire pas à l’œuvre de Monsieur Sollier son caractère original, selon la Cour. On vous laisse vous faire votre avis en vous présentant les trois œuvres ci-dessous. Une préférence ?

De notre côté, on lui trouve l’œil bien vif à cette Joconde Sollier. On ne serait pas contre se faire dresser le portrait en Playmobil. Peut-être en le demandant assez fort au Père Noël, qui sait…

En attendant, vous pouvez aller voir la page Instagram de l’artiste :  https://www.instagram.com/pierre_adrien_sollier/

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